Des oranges? Non des kumquats!

Laetare LL1Cette fois encore, le folklore fut grandiose dans la cité des Loups. N’en déplaise aux biens pensants au-delà de quelque rempart, nous oserons affirmer que le Bon Dieu est Louviérois. Le plein soleil qui a baigné tant le rondeau, dimanche midi, que le cortège aux oranges, lundi soir, suffit à tromper toutes les apparences. Et la catastrophe climatique de l’an dernier n’est plus qu’un mauvais souvenir. Le Laetare 2014 se termine d’ailleurs ce mardi soir par le brûlage des bosses, et à peine les derniers coups de tambours et de sabots s’éteindront-ils sur le pavé que les organisateurs du carnaval plancheront sur la prochaine édition.

Kumquat-0245Une édition 2015 marquée par un changement de taille. La Louvière, on le sait, est une ville multiculturelle et dans ce contexte, aime s’ouvrir aux idées folkloriques originales. Que l’on se rassure cependant ! Il n’est pas question de remplacer D’jobri et D’jobrette ou Sancho par le Doudou comme d’aucuns le pensent. Ce serait sacrilège. De plus, ce qui est à Mons ne sort pas de Mons et c’est valable aussi du côté des Remparts de Binche.

Non, le changement s’effectuerait plutôt du côté de l’offrande. L’orange, cette agrume légendaire lancée par le Roi du Carnaval, ne serait plus en odeur de sainteté parmi les Gilles louviérois. L’année prochaine, en effet, ceux-ci lanceront des kumquats et/ou des physalis. Le marché sera remporté par le plus offrant.

kumquatPlusieurs causes à cette ouverture dans la tradition. D’abord, un carnaval se veut en constante mutation. « Tout carnaval doit évoluer », souligne Marc Vanquaelle, président de l’Amicale des Gilles de La Louvière, dont le mandat s’achèvera en mai après dix années de bons et loyaux services. Ensuite, diverses plaintes relevées tant au cours du rondeau que du cortège : des spectateurs massés autour des sociétés ont constaté cette année la forme étrangement oblongue des oranges. Leur taille également semblait poser problème. Certaines étaient même plus petites que des mandarines.

« Les sociétés carnavalesques éprouvent de plus en plus de difficulté à dénicher des oranges bien rondes et fermes », justifie le professeur Salmon, éminent chromatologue, dont l’on retiendra les célèbres travaux sur la pigmentation des koï. « Leur coût (des oranges, NDLA) augmente chaque année. Il faut au surplus les cultiver de plus en plus tôt pour obtenir une variété bien sanguine et juteuse. »

Physalis_02Venu de Chine, le kumquat présenterait certainement l’avantage de pouvoir être mieux saisi par les doigts des gilles de petite taille. Quant à la physalis, outre des vertus bénéfiques pour la prostate, son emballage végétal permettrait au gille une meilleure précision lors du lancer. Tous deux sont en outre des agrumes de la famille des Rutacées, comme leur cousine l’orange.

Fab.

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