En quête d’impertinence…

Contre-jour sur chapiteau

Samedi 1er septembre 2012. Il est environ 10h30. Le soleil n’a pas encore atteint son zénith. Derrière les nuages où il joue à cache-cache, l’astre redessine leurs contours et baigne la toile du chapiteau le Splendide d’un contre-jour intriguant. Un technicien s’affaire à l’entrée du site aux reflets vermillon. Au bout de l’allée, une immense roulotte rectangulaire où sept lettres s’étalent, impertinentes. En bleu sur fond rouge : ARSENIC. La compagnie théâtrale prête le chapiteau au Centre culturel régional du Centre pour cette saison, dans le cadre de La Louvière Métropole Culture 2012.

À La Louvière, on escalade des églises

Une guitare distille ses notes de musique à travers la porte entrouverte. On distingue une silhouette, tournant le dos à la lumière. Devant le chapiteau en apparence fermé, posées là comme des pièces de Lego abandonnées, quelques loges improvisées, leurs miroirs éclairés sur des stars invisibles, attendent les participants à un drôle de casting : celui de l’homme le plus impertinent de La Louvière. Défi saugrenu ou idée folle ? On savait déjà qu’il y avait des superhéros dans la cité des Loups prêts à escalader des églises.

Casting impertinent

Le défi est celui de l’un des cinq cinéastes choisis par l’Espace Dragone pour effectuer cinq semaines en résidence dans le cadre du Festival 5sur5 : Ivan Del Campo. «Je veux essayer de trouver la relation entre l’impertinence et le surréalisme», confie le réalisateur, dans un français parfait, mâtiné d’accent espagnol. L’homme est marqué par la tradition surréaliste espagnole. Et la traduction de son patronyme lui-même, n’en est pas exempte, puisqu’elle signifie Duchamp. Marcel en eût été fort honoré.

Assisté de Delphine Denoiseux et de son équipe (preneur de son, chef op), le voilà qui a installé ses caméras sur la scène du Splendide et attend la star de son documentaire. Un frigo, un canapé et une guitare complètent le décor.

Un frigo, un canapé et une guitare complètent le décor

Le candidat se prénomme Henry. Il est Français et avec son acolyte Antoine, il trace, comme ça sur la route. Âgé de 19 ans, le jeune homme est originaire de Marseille. «Je fais mes études à Soissons», raconte-t-il. «Et je reviens d’une fête à Charleville-Mézières. On a fait la route en stop et à pied jusqu’ici, pour voir une exposition sur le Street Art (Vues sur Murs), et on a croisé des gens qui nous ont parlé de ce casting.»

 

Face au réalisateur, il raconte un peu sa vie. Dialogue

Le réalisateur : Qu’est-ce que tu détestes ?
Henry : « les gens qui mentent»

Qu’est-ce que tu aimes ?
«Les gens qui sourient dans la rue, pour rien.»

Que fais-tu dans la vie ?
«J’ai fait la manche pour proposer mes chansons. J’écris parfois de petits scénarios.»

Qu’est ce que c’est pour toi l’impertinence ?

Derrière le rideau

Caché derrière un rideau noir, histoire de ne pas perturber le déroulement de la scène. J’écoute la conversation se poursuivre. Alors qu’Henry s’apprête à répondre, un train de marchandise passe en arrière-plan, brouillant totalement le dialogue pendant quelques secondes. Je comprends que l’impertinence, à La Louvière, c’est donc un train qui passe… Enfin, pas longtemps quand même. Henry prend sa guitare et joue Réveille le Punk, de Svinkels. Pour lui, l’impertinence, c’est la spontanéité. «Quelque chose qui bouleverse vos habitudes.»

S’il savait qu’à La Louvière, bousculer les habitudes, c’est devenu … une habitude…

Texte et photos : Fab.

Le casting pour rechercher le Louviérois ou la Louviéroise les plus impertinents se poursuit ce lundi 3 septembre, dès 10h, sous le chapiteau Le Splendide, derrière la gare du Centre. Venez avec votre spontanéité… vous serez bien accueillis…

 

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