Tant qu’il y aura des hommes

Le poing levé

Le poing levé. Sous le vélum de la place Mansart. Les représentants syndicaux du Setca Centre et de la FGTB haranguent quelque 1.800 manifestants venus protester contre l’austérité avant d’entonner l’Internationale. Le moral n’est pas au beau fixe, mais l’ambiance est loin d’être morose. Le rassemblement avait d’abord pour objectif de tester la mobilisation. Si ces temps difficiles devaient consacrer une logique individualiste du chacun pour soi, cette manifestation louviéroise s’était donné pour mission de prouver le contraire. Force est de constater que s’il n’a pas atteint le record de participation de la grève de l’hiver 60, au temps des discours d’André Renard, le cri de ralliement européen a été entendu. Du moins à La Louvière.

1.800 manifestants dans la ville

Les manifestants se sont d’abord rassemblés par petites grappes devant l’hôtel de ville, mercredi matin, avant de pousser une pointe vers les grilles de Duferco et NLMK, où se joue depuis quelques semaines l’avenir de 601 travailleurs. Le cortège s’est ensuite redirigé vers le centre-ville, pour les discours, place Mansart. Des foulards verts semblent flotter ça et là, dans la marée rouge. Il est vrai que la CSC se mobilisait plutôt à Charleroi et à Mons. De petits groupes se forment, pour discuter. Le plan d’austérité est le prétexte. On parle avant tout de sa propre situation : des difficultés à boucler les fins de mois, à payer le loyer, la voiture, la pension alimentaire, la nourriture.

De petits groupes se forment

Des métallos du Brabant wallon, de Namur, des travailleurs de Soignies (Mac Tac et Durobor) rougissent encore la place. Gouttes de sang sur le quotidien. Un ancien permanent nous aborde. Il dit aujourd’hui préférer l’action de terrain au militantisme. «Se concentrer sur les problèmes des gens et leur trouver une solution concrète.» Comme à ce travailleur qui vient de perdre son emploi et se retrouve avec dans la poche 740 euros par mois, dont la moitié part dans la location de son habitation.

Tant que la musique existe…

Sous le vélum, quelques notes s’égrènent. Certains manifestants choisissent de s’abriter dans les cafés qui bordent la place. Chaleur d’un café autour d’une table. Chaleur humaine, autour d’une bière. Le groupe Rock en Stock s’apprête à jouer pour ceux qui restent. Solidaire. Comme il l’avait été pour les travailleurs de la Manufacture Royal Boch au temps de l’usine occupée. Il était encore là ce matin, offrant l’impression générale que si la musique continue, tous les espoirs sont permis.

Texte et photos : Fab.

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