Les Araignées de l’ordinaire

Crédit : Nicolas BONKAIN

Dans un mois, pile, on décroche la lune. Sancho Gille va reprendre son bâton de pélerin pour grimper l’église Saint-Joseph. Mais il ne sera pas tout seul. Pour cette cinquième édition, il sera accompagné de super héros. Des Louviérois et des Louviéroises exceptionnels dans leur action au quotidien pour faire vivre la cité des Loups. Des gens comme vous et moi, qui n’avaient pas forcément peur du vide, mais qui n’ont jamais osé jusque là, braver les hauteurs, malgré leurs compétences. Et pourtant, ils l’ont fait. Avec plaisir et enthousiasme. Avec l’envie de se dépasser et d’atteindre de nouveaux sommets.

Ils courent, ils marchent, ils volent

Ce dépassement de soi s’est concrétisé, au cours du mois de juillet, ou encore du 23 au 26 août, par des masterclasses originales. Comme cet atelier de danse aérienne qui a tenu en haleine de nombreux curieux au pied de la façade de l’hôtel de ville de La Louvière (à 15 mètres), ou sur l’église de la place Maugrétout (à 30 mètres). Dirigés par Antoine Le Menestrel de la Compagnie Lézards bleus, ces marcheurs de traverses se sont essayés à des techniques nouvelles, suspendus à un fil, au-dessus du vide (descente en rappel, voltige, balancements, équilibres, positions du lézard, en gainage).

 


Ils apprennent tour à tour à apprivoiser la corde qui les soutiendra. Puis à s’adapter au lieu où ils évolueront. Enfin à s’exprimer hors de toute contrainte physique, apprenant la lévitation artificielle. Regardez comme ils marchent, courent ou volent, ces hommes et ces femmes araignées de l’ordinaire au service de l’extraordinaire… 

Une expérience qu’a vécue de près Elora Pasin, danseuse. «C’est une nouvelle approche artistique et cela nous apporte des sensations que nous n’avons pas l’habitude de ressentir. C’est intéressant de pouvoir explorer un nouveau terrain de jeu. C’est aussi une espèce de liberté de pouvoir faire quelque chose d’interdit, comme grimper sur les murs. De se sentir voler.»

Vincent Lorent

Ce défi s’est révélé possible avec la participation active du Centre régional culturel du Centre, et de la Maison du Sport, dont le directeur, Vincent Lorent, pratique l’escalade. Avec la volonté de mettre en place – Et pourquoi pas ? – une école de danse aérienne sur le territoire de La Louvière. Ce défi s’ajoute à celui relevé par les Ateliers la Tête en l’air, avec l’école de Cirque de Bruxelles, qui ont démarré en mai 2011 un atelier de funambulisme. Si l’on y greffe le Grand Orchestre National Lunaire, né en 2009, voilà trois créations générées par cet événement populaire, urbain et rassembleur qu’est Décrocher la lune.

On dira ce que l’on veut. En offrant au public cet opéra urbain d’un autre âge, en 2000, à La Louvière, Franco Dragone a suscité un foisonnement d’idées qui n’ont pas terminé de générer l’émulation dont la cité avait besoin pour s’élever et atteindre ses objectifs. Parce que nous sommes tous des Sanchos. Avec nos coeurs de héros, nous irons délivrer la lune de la menace qui la guette. Pour la décrocher. Encore. Et encore.

Texte et photos : Fab

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