Du pain et des roses

marchemondialEté 2000. Une vague de protestation et de sensibilisation déferle autour de la condition féminine à travers le monde. La marche mondiale des femmes – aussi baptisée Marche mondiale contre la pauvreté et la violence – s’élance depuis Québec (après une première édition en 1995 « la marche du pain et des roses »). Près de 161 pays embrayent le mouvement. Dans la multitude, la ville de La Louvière ne constitue qu’un point sur la carte. Mais le collectif Refuge pour femmes battues de La Louvière ainsi que City & Shelter (une organisation similaire à Saint-Gilles) coordonnent une série de projets dans la perspective du passage de la marche en Belgique, en octobre. Des initiatives locales se développent. La campagne du Ruban blanc contre la violence envers les femmes trouve un écho dans diverses villes du pays.

Solidarité femme battueOctobre, c’est aussi le mois des élections. Dans la cité des Loups, Willy Taminiaux succède à Michel Debauque au poste de bourgmestre, fort de son aura de ministre de l’Action sociale. En janvier 2001, sous son impulsion, naît la Plateforme Femmes, une structure pilotée par un nouvel échevinat, celui de la Famille. À travers elle, se cristallise une volonté de modifier les comportements, parfois trop ancrés dans quelque mentalité machiste. Deux commissions voient le jour. La Commission du 8 mars, axée sur l’éducation permanente et la revendication. La Commission violence, tournée sur la réflexion et la prévention et l’écoute.

BadgeÉtonnamment, aborder la condition féminine, c’est d’abord évoquer la violence. Il est moins question de la place des femmes dans la société que des agressions qu’elles subissent quotidiennement, autant dans le cercle de la famille que du couple. Aujourd’hui encore, cette question prime, comme il ressort d’une enquête initiée en 2011 par le Centre de Jeunes Indigo, l’asbl Picardie Laïque, les APC et les Centre de planning familiaux auprès des jeunes de la cité et des écoles. Le phénomène de violence – pas uniquemement physique – intervient de plus en plus précocement chez les ados et les enfants.

A l’aube de sa douzième année, et à l’aube d’un rafraîchissement de ses structures en vue de la centralisation des services communaux sur le principe de la transversalité, la plateforme femme s’interroge sur les raisons d’être féministe encore aujourd’hui. Ce vendredi 8 mars, elle offre la parole aux femmes, en la Maison des Associations. Témoignages de militantes, de travailleuses sans emploi, saynètes sur le féminisme, travail sur l’image de soi, discussion sur le droit à l’avortement, mariages forcés, la contraception, figurent au menu d’une journée d’ateliers.

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Il n’y a pas de marche, en 2013 (elles ont eu lieu en 2005 – avec signature de la Charte mondiale et en 2010). Pourtant les questions posées à propos du statut de la femme semblent plus nombreuses encore qu’à l’entame du XXIe siècle. La femme est, pour beaucoup, un mystère. Plus on cherche à en percer les arcanes, plus il s’épaissit.

Fab

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