Archives pour la catégorie Portraits

Richard Gilmont, des visages, des figures

Une seul regard et c'est la vie qui s'immobilise

Ainsi, la beauté naquit d’une fontaine. Sentiment subjectif d’une vision fugace, un mirage, quelque part entre l’éternel et l’éphémère. Fruit des amours entre l’état d’esprit et l’humeur du moment. Perchée au bord de la vasque d’eau claire, une femme, nue, nous fixe, insistante; presque inconsciemment, elle interpelle notre capacité à nous émouvoir des belles choses, attire notre regard. Mais lorsque l’on tente de s’accrocher au sien, elle paraît distante, froide, sans vie, immobile. Statue de sel pétrifiée par quelque sort. Encore un coup légendaire de la Méduse… Un seul regard et c’est toute une vie qui s’immobilise devant nous. Instant d’éternité figé dans le « petit granit ». Continue la lecture

Pina Lattuca, raconte moi ta bulle

Une voix rassurante, ferme et douce à la fois, qui traduit la force d'une femme

Une fleur. Une toile. Couleurs vives sur panneau blanc. Scène familiale dans la campagne d’Haine-Saint-Pierre. Le tableau bucolique est signé d’une main enfantine. Hélène. La petite fille timide, se cache dans l’escalier, la frimousse enveloppée dans une demi-pénombre. Curiosité naturelle envers ces inconnus qui viennent interviewer sa maman. Petit à petit pourtant, elle s’avance, puis se scotche et enfin écoute les paroles maternelles. Voix rassurante, ferme et douce à la fois, qui traduit la force d’une fille, d’une femme, d’une mère obligées de composer avec les circonstances, pénibles, d’une diaspora inéluctable. Continue la lecture

Anthony Milazzo, regards sur l’horizon

Voir le monde d'un autre oeil, adopter une autre perspective

Instantané d’une époque récente. Page blanche sur une friche industrielle qui s’abandonne. Paysage lunaire au coeur d’une ville en mutation. Une forme indistincte apparaît au sommet d’une ruine dont on ne devine que les contours épais et grisâtres. Puis, la photo se nuance. Mais la grisaille reste. Anthony Milazzo est perché sur le toit de la Manufacture Royal Boch. Ou ce qu’il en reste. Débris d’un passé majestueux qui encore aujourd’hui garnit les tables de la plupart des Louviérois. Continue la lecture

Léon Wittemberg, le miroir de l’âme

Derrière chaque objet, une âme

La vie est parfois étrange. Ratatouille de sentiments, saupoudrée de petits bonheurs et de grandes tristesses. Supposons une silhouette immobile devant la vitrine d’un magasin d’ustensiles ménagers, rue Leduc, en plein centre-ville de La Louvière. Qu’observe-t-on à vrai dire ? L’homme perdu dans son reflet, ou la vitrine elle-même et l’âme qu’elle renferme derrière chacun des objets qui la composent ? Il suffirait d’un pas pour connaître la vérité. Un pas. Juste assez pour franchir la vitrine du négoce de Léon Wittemberg… Continue la lecture

Olivier Toffolo, la voie du médiator

Il voue un véritable culte à la musique

Houdeng. A deux pas de la place de Goegnies. Dans une petite pièce d’une maison de rangée, éclairée par des murs blancs et de grandes fenêtres, quatre guitares trônent, fièrement dressées, tels quatre totems prêts à recevoir une offrande. À 35 ans, Olivier Toffolo voue un véritable culte à la musique, qui lui a fait vivre de grandes aventures comme de véritables drames. Elle est un tout, une croyance presque pour cet… agnostique issu d’une famille italienne de confession catholique. Continue la lecture

Jacques Liébin, pour l’amour d’une ville

Un regard puissant

L’homme n’est pas très grand. Le temps se creuse sur son visage comme les sillons sur un champ de labours. Une paire de lunettes lui habille le nez. Sobrement. Derrière les foyers, un regard d’un bleu océan, puissant. Alerte encore, malgré l’âge. Son chien, Emma, un magnifique boxer, grogne, aboie à notre arrivée. «Mais qui sont ces étrangers qui ennuient mon maître ?», semble-t-elle dire. Puis l’animal renifle, s’apaise. Elle cherche la caresse, espiègle, prend place dans un coussin gigantesque, et de temps en temps se frotte à nos chevilles. Continue la lecture